C’est dans le cadre des journées européennes du Patrimoine 2019 que de nouvelles formes d’expositions ont été proposées au grand public sous l’angle de l’économie circulaire : « La mode s’engage » et « Recyclage à tous les étages ». Dans ce contexte, le terme d’upcycling revient régulièrement. Pourtant sa signification n’est pas toujours claire.
L’upcycling : qu’est-ce que c’est ?
Face à une préoccupation environnementale qui se généralise, l’utilisation du terme « upcycling » est de plus en plus courante, mais que signifie-t-il réellement ? L’upcycling ou le « surcyclage » consiste à récupérer des matériaux, dont nous n’avons plus l’usage, afin de les transformer en matériaux avec une plus-value esthétique ou marchande.
L’upcycling consiste à donner une nouvelle vie « haut de gamme » à un déchet : c’est mieux que faire du neuf avec du vieux !
Objets du quotidien, accessoires de mode, objets de décoration… tout devient possible, depuis le produit « fait maison » (Do It Yourself) jusqu’à l’objet design unique, relevant du domaine du luxe. Pour autant, afin que l’upcycling entre véritablement dans le monde professionnel, il faut sortir de l’offre unique créative ou artistique et proposer une offre qualitative et suivie avec les mêmes critères d’exigence que tout fabricant. L’intervention du designer industriel est d’autant plus nécessaire pour proposer un produit « upcyclé » de qualité, durable, fonctionnel et esthétique.
Une vision que l’entreprise Trash to Trend, une plateforme web assurant la promotion de l’upcycling et de la revalorisation des matériaux dans la filière textile, défend tout en incitant les designers à travailler autour de ces pratiques, pour un objectif zéro déchet. Avec des propositions d’outils et des opérations organisées, Trash to Trend espère favoriser la création d’un tout nouveau marché. Une ambition qui, si elle se généralise, aurait de nombreuses conséquences positives ! En effet, chaque nouveau vêtement composé de déchets génère jusqu’à 84% de CO2 en moins et utilise 85% moins d’eau.
« L’upcycling, c’est reconsidérer le banal pour atteindre l’étonnant ! »
Depuis sa création en 2012, l’entreprise solidaire API’UP s’est engagée sur l’économie circulaire avec la conviction qu’il est possible de produire en série des objets beaux et durales à partir de gisements de déchets. Basé à Capbreton dans les Landes, API’UP est fabricant des meubles et objets neufs, haut de gamme, écoresponsables et durables qui sont distribués en France.
API’UP aborde l’upcycling à l’échelle industrielle afin de valoriser plus de matières et de mieux valoriser les Femmes et les Hommes qui participent à la production. Dans le process, les déchets sont détournés de l’élimination pour en extraire la matière première recyclée, qui est ensuite standardisée pour permettre la production de meubles en série ou sur-mesure. Au travers de sa charte écoresponsable et écodesign, API’UP ajoute notamment un engagement sur l’écoconception ; Il ne s’agit pas seulement de produire à partir de déchets, mais également de s’engager sur des procédés sobres, l’utilisation de fournitures non polluantes et la limitation des déchets de production. Pour aller plus loin sur économie circulaire et l’écoconception, API’UP recycle ses propres déchets de production dans des objets et goodies et lance une réflexion sur un dispositif de récupération/réemploi pour les entreprises dont les usages évoluent rapidement générant un renouvellement fréquent de leurs besoins en termes d’aménagement.
La collection Cowork, lancée depuis quelques jours, illustre parfaitement la démarche d’économie circulaire et d’écoconception d’API’UP avec une ligne de mobilier designée par Franck Rodrigue et destinée aux espaces collaboratif : 100% éco-responsable, fabriquée à 99% à partir de bois et de cuir de récupération, durable et conditionné de façon optimale pour le transport.
Si le mobilier écoresponsable produit par API’UP est aujourd’hui fabriqué à partir de bois recyclé, l’innovation est un élément clé de la démarche d’API’UP et la création de nouvelles matières à partir de rebuts industriels va bientôt être intégrée dans l’offre de mobilier.
Une demande croissante dans le monde professionnel
Une enquête client d’API’UP montre que les entreprises associent l’upcycling à l’équipement de trois lieux de prédilection : les espaces collaboratifs, les nouveaux espaces créatifs et l’aménagement de lieux publics.
Dans l’ensemble, l’enquête montre que les entreprises sont à la recherche de mobilier recyclé pour s’inscrire dans leur démarche écoresponsable. Mais il est important de souligner que les entreprises attendent une offre de beau mobilier, de qualité, durable et haut de gamme. Les entreprises sont également attachées au fait que la production soit locale « « Made in France », et porteuse d’emplois non délocalisables. Autant de valeurs que porte API’UP dans sa démarche !
L’upcycling : une approche qui valorise l’engagement RSE de l’entreprise
Vous l’aurez compris, de plus en plus d’entreprises sont sensibles à l’impact sociétal que représente l’upcycling. Il n’en est pas moins évident que l’offre doit être professionnalisée pour sensibiliser encore plus de nouveaux adeptes. L’offre en upcycling doit notamment répondre aux contraintes techniques et règlementaires, aux normes, et aux exigences de qualité et de suivi des entreprises.
« L’avenir du secteur des mobiliers écoresponsables repose sur des acteurs engagés, qui maîtrisent toute la chaîne de valeur de l’économie circulaire depuis l’approvisionnement durable jusqu’à la production de qualité ».
L’avenir du secteur des mobiliers écoresponsables repose ainsi sur des acteurs de l’upcyling, qui interviennent sur toute la chaîne de valeur de l’économie circulaire, et qui maîtrisent tout particulièrement l’approvisionnement durable en matières recyclée. Pour y parvenir, API’UP a mis en place un concept innovant de gestion globale des déchets depuis la collecte jusqu’à la fabrication, qui sécurise son offre auprès des professionnels.
Le développement du secteur du mobilier écoresponsable s’appuiera aussi sur des acteurs engagés sur une offre transparente tant sur le plan social que sur le plan environnemental et proposant une vraie plus-value à l’entreprise.
Enfin, l’offre doit s’inscrire dans les nouvelles attentes des clients, des salariés, des usagers et des partenaires. L’entreprise doit pouvoir communiquer son engagement écoresponsable auprès de toutes ses parties prenantes pour une valorisation de l’image de l’entreprise sur la durée grâce à une empreinte environnementale et sociale positive, permettant de lui conférer aussi bien un avantage concurrentiel auprès des clients qu’un argument pour fidéliser les salariés.
Remerciements : Tiphaine Chouillet / Studio La Racine – Franck Rodrigue / Designer – Camille Candela / Burger&wells – Olivier Pouilhès / SCAAP Kiwifruits – Mme laborde / Les marées – Fanny Deschamp / Voisinage – Etxe Nami.