Depuis le début du confinement en France, 25% des salariés ont déclaré être en télétravail. Une situation nouvelle pour certains collaborateurs et qui peut remettre en perspective l’organisation de l’immobilier de l’entreprise une fois la crise terminée. Alors comment pouvons-nous envisager cette transition 

Un besoin qui évolue avec la croissance du télétravail

Post-crise, il est bien normal de penser que le télétravail massif va laisser des traces.

Il est intéressant de constater que les avis ont varié au cours du confinement.

Deskeo, l’opérateur de bureaux partagés, a réalisé une enquête avec Buzzpress, sur l’état du télétravail en confinement. Sans surprise, Après 2 semaines de confinement, 76% des télétravailleurs disent regretter leur bureau, relevant que 74% des sondés ne font rien pour maintenir le lien social avec leurs collègues. Deux semaines après, Deskeo, publie une nouvelle étude qui affirme que 6 Français interrogés sur 10 ont pris goût au travail à distance.

Nous nous savons maintenant qu’autre chose est possible ; Le présentéisme à tout prix n’est pas la seule façon de travailler. La longue liste des impacts négatifs du présentéisme sur notre vie n’est donc pas incontournable.

Aussi, fort de cette demande de télétravail, les entreprises vont nécessairement se dire qu’elles peuvent s’organiser avec moins de mètres carrés et donc faire des économies. Cette vision ira de pair avec la transition écologique, le télétravail permettant de limiter les transports et de s’engager dans une société plus sobre.

Le bureau ne sera ainsi plus un simple espace de travail, il sera un lieu d’échanges, d’intelligence collective, de brainstorming et de créativité. Cela pourra se traduire par des espaces collaboratifs, des espaces informels, des espaces de calme et des espaces plus traditionnels par exemple… Les collaborateurs ayant pris l’habitude d’un univers de travail bien plus digitalisé, il ne faudra pas couper trop brutalement ce lien. Cela implique aussi un minimum d’attractivité tant au niveau de l’ambiance que des outils retrouvés sur place au bureau proposant de toutes nouvelles façons de travailler.

Plus de qualité pour une convivialité renforcée

Ainsi, post-crise, il faudrait veiller à ce que se retrouver ensemble soit un plaisir, un temps privilégié et un moment pour favoriser le coworking. Les bureaux seront appelés à devenir des espaces en cohérence avec ces nouvelles attentes.

En effet, comme nous le disions dans un précédent article, les espaces de coworking sont des espaces de « socialisation ». Plus économiques, ils sont aussi plus flexibles et participent à la dynamisation du quotidien en entreprise des collaborateurs. Porteurs de lien social, valorisant sur le plan professionnel et facteurs déclencheurs de l’engagement des collaborateurs, ces espaces auront encore plus d’avenir post-confinement. C’est la preuve aussi que l’aménagement de nos bureaux est un important levier de performance pour l’entreprise.

Aussi, le digital a libéré nos frontières, il est à l’origine de nombreuses et riches interactions dont le mobilier et immobilier d’entreprises vont s’emparer, à l’image d’un réseau social vivant. Cette tendance s’inscrit d’autant plus dans l’attente grandissante en termes de bien-être en entreprise : un enjeu que nous pouvons imaginer croissant une fois de retour au travail.

Plus de bien-être pour les salariés au bureau !

Vous l’aurez compris, l’avenir sera à la qualité architectural, design, environnementale, écologique et sociale des espaces de bureau pour le bien-être des salariés.

Contribuant à encadrer de bonnes pratiques pour assurer un bon cadre de vie au travail du collaborateur tout en en faisant un levier de performance pour l’entreprise, l’ambition du label Well est celle qui se rapproche le plus de ce que devront être nos bureaux demain.

Et plus de lien lors du télétravail !

La question de l’équilibre vie professionnelle / vie privée sera au cœur de nombreux sujets. D’où la nécessité d’adopter dans les bureaux des choix de design, d’architecture, de mobilier ou d’espaces en cohérence avec les valeurs que voudront véhiculer les marques employeurs, la convivialité, l’écoresponsabilité, le bien-être au travail, ….

Les entreprises devront probablement s’intéresser aussi à l’espace de travail au domicile de leur salarié. Il s’agit de conformer la règlementation du télétravail bien sûr, mais aussi de proposer une forme de continuité entre le travail au bureau et le travail la maison qui permettra de maintenir le lien.

La réflexion autour du lien bureau/domicile à travers l’architecture et le mobilier ira de pair avec l’aide des nouvelles technologie pour aider à garder le lien. Au-delà du numérique, l’enjeu pour les designers sera de proposer des concepts d’aménagement répondant à la fois aux besoins des espaces de bureau en entreprise et les espaces domestiques dédiés au travail. Le designer devra trouver des solutions pour créer le lien entre les deux espaces, sans s‘imposer dans l’espace domestique. Il s’agit de répondre au besoin technique du salarié à domicile tout en maintenant discrètement le lien.

Valérie Fernani

Remerciements :

Je tiens à remercier vivement Tiphaine Chouillet et Tania Clemente qui ont inspiré cet article et au soutien de Philippe Jarniat, l’Ameublement français, Le French design,.